Rose Munjongue

Main courante

Une collision entre un grumier et une voiture fait 3 morts.

L’accident s’est produit vers 3 heures, ce matin au quartier Ahala dans le 3eme Arrondissement de Yaoundé. Chargé de billes de bois, le camion grumier immatriculé LT- 850-3A a violemment percuté une Toyota immatriculée CE 071 ED au lieu dit axe lourd. Il venait de quitter son entrepôt à Mvan, pour une livraison dans une entreprise située non loin de là lorsqu’il est rentré dans la petite voiture. De retour de la ville de Ngoumou à plus de 41 kilomètres de Yaoundé, celle-ci avait à son bord 3 passagers. Tous sont décédés sur le coup. Seul le conducteur du poids lourd s’en est tiré idem. Les témoins de cet accident pointent l’excès de vitesse et l’imprudence des deux conducteurs.

Le téléphone tue un coiffeur à Fouda.

La victime a rendue l’âme quelques minutes après son admission aux urgences de l’hôpital Central de Yaoundé, samedi vers 20 heures. 1 heure plutôt. Rodrigue. M, Barbier au quartier Fouda ferme son salon de coiffure. Il s’apprête à traverser la route lorsqu’il est renversé par une voiture. Selon des témoins, le chauffeur a perdu le contrôle de son véhicule au moment ou il était au téléphone. C’est à cet instant qu’il a heurté le coiffeur. Le corps du jeune homme d’une trentaine d’années a été transporté à l’hôpital, une trentaine de minutes plus tard. Les habitants du coin et l’automobiliste ont d’abord échangé des coups de poings avant de s’en occuper.

Vol d’une Mercedes : 4 individus aux arrêts.  

 Ils sont actuellement gardés à la division régionale de la police judiciaire du centre. Les quatre hommes ont été pris la clé sur le contact hier, par les éléments de la Drpj. L’arrestation a eu lieu au quartier Madagascar, dans le 2eme arrondissement de Yaoundé. C’est la sœur du propriétaire du véhicule qui a donnée l’alerte. La Mercedes avait été volée vendredi dans une garderie située au rond-point Nlongkak, dans le 1er arrondissement.

Munjongue Rose.  


Cambriolage au lycée bilingue de Mendong, à Yaoundé

                        5 suspects recherchés

Plus d’une soixantaine d’ordinateurs, des réfrigérateurs et des téléphones emportés. Le forfait a eu lieu dans la nuit de dimanche dernier. Les auteurs présumés ont défoncé les bureaux du proviseur, du censeur et du comptable-matière.

Censorat du lycée bilingue de Mendong, après le cambriolage

C’est un corps enseignant  dépassé par les évènements que nous avons rencontrés ce matin, au bloc administratif du lycée bilingue de Mendong dans le 6ème arrondissement de Yaoundé. Des dossiers d’élèves, du personnel et du matériel informatique éparpillés dans les escaliers et dans les bureaux, les uns et les autres s’interrogent « Comment est ce qu’on peut se comporter ainsi ? Mais que s’est-il passé réellement ?

Mme Owona Marie Crescence, le proviseur de cet établissement scolaire explique d’une voix lointaine « Hier vers 22h30, je regardais l’émission télévisée « scènes de presse » sur la Crtv, quand j’ai reçue un appel m’informant  de ce que des individus  venaient  de piller mon bureau, ceux de l’intendant et du comptable matière. J’ai immédiatement appelé les forces de l’ordre et ma hiérarchie »  Elle poursuit « ils ont pris plus de 60 ordinateurs. Ce matériel  était un don d’une association camerounaise de la diaspora qui devait bientôt servir à la nouvelle salle d’informatique, même les appareils de musique que je gardais dans mon bureau, des téléphones et des réfrigérateurs ont été emportés. Heureusement  que j’avais donné l’ordre de ne jamais garder de l’argent à l’école »  avance t-elle avec affliction.

L’un des suspects encore en fuite est un gardien du lycée bilingue de Mendong. Son collègue confirme « Nous sommes à 3 ici, l’un d’entre nous est arrivé vers 22 heures au lieu de 18 heures. Il m’a appelé. C’est au sixième appel que j’ai répondu. Quand il s’est approché de moi, il m’a dit que ses choses doivent sortir. Je lui ai demandé quelles choses ?  Il a insisté en disant que si ces choses ne sortent pas, il va me tuer. Subitement 4 autres personnes masquées sont entrées.  2 étaient armées de pistolets. Mon collègue a demandé qu’ils tirent sur moi, ils ont refusé. Ensuite, ils m’ont trainé jusqu’à l’entrée du bloc administratif et m’ont demandé de me coucher. L’un d’entre eux est allé chercher un pick-up de couleur noire qu’ils ont garé à l’entrée. Mon collègue a alors ouvert les portes avec sa clé et ils se sont servis avant de partir » explique t-il  l’air désappointé.

Selon le proviseur du lycée bilingue de Mendong, c’est « la 4ème fois depuis le début de l’année que l’école est dévalisée.  On a cambriolé la bibliothèque 2 fois. Le dernier vol remonte au 11 septembre dernier. Cette fois- ci, on va tout faire pour retrouver les coupables, les enquêtes sont en cours » conclut-elle avec conviction.

                                                                Rose Munjongue, à Yaoundé, Cameroun.

 


La Joconde : entre déception et joie

la vieille dame se laisse photographier

 « La Joconde que je viens de découvrir  n’a rien à voir avec l’idée que je m’étais faite d’elle. Quand on en parlait autour de moi ou quand je la voyais à la télé, j’étais sur que c’était quelque chose de grandiose, mais rien. C’est juste un petit tableau sans intérêt ». C’est une grosse déception pour cet américain de 30 ans. Venu découvrir le chef d’œuvre de Léonard de Vinci, tant couru par le monde depuis 5 siècles, l’homme aux traits filiformes et à l’accent très prononcé se presse de sortir du musée du Louvre, en cette matinée de lundi, mi-ensoleillée. Des regrets pleins le cœur « C’est mon 1er voyage à Paris et à cause de ça, je suis vraiment déçu ».

Et pourtant ce n’est pas l’impression que sa compatriote d’une quinzaine d’années exprime face à la vieille dame « C’est incroyable ! C’est mystérieux et beau ! Tu ne peux pas dire si la Joconde sourît ou si elle te regarde simplement, c’est vraiment magique, c’est la deuxième fois que je viens en France pour la voir ». Confie t elle émue, aux amis qui l’accompagnent.

Comme elle,  nombreux sont les visiteurs dont les visages rayonnent de joie à l’étage1. La salle des peintures italiennes ou la Joconde ravit la vedette à ses voisines, aujourd’hui encore. Tenez cet asiatique d’origine chinoise. En visite pour la 1ère fois à Paris, Il a du mal à cacher ses dents. Son i pad grand format entre les mains, il fait défiler les clichés de la « Monna Lisa ». Pour lui, C’est un peu le ouf de soulagement après des minutes passées à se bousculer devant la petite peinture qu’un grand cadre photo en verre transparent protège. A la question de savoir si l’idée de revoir l’épouse de Francesco Del Gicocondo dite Mona au cours d’une exposition prévue en Italie en 2013-Une société italienne vient d’en faire la demande au musée du Louvre de  Paris-le chinois répond amusé « Paris compte beaucoup d’œuvres d’art, ce serait bien de la partager pourquoi pas ! ». Hélas, ce sera pas pour demain.

« La Joconde est extrêmement fragile et son transport est absolument inenvisageable » a déclaré vendredi dernier le Musée du Louvre. Informé, le chinois fonce droit vers la sortie sans mot dire.


 » Dans la gueule d’un métro de Paris »

Ambiance entre le trajet Cours st Emillion-châtelet dans le 12e arrondissement de Paris, le 19 octobre dernier.

Drôle d’ambiance

8h05.Cours St Emillion. Métro 14, en direction de châtelet. La grosse ferraille de plus de 4 mètres de long vient de vomir son contenu, quand d’autres personnes se hâtent de se faire avaler par elle. On l’entend alors refermer ses « multiples bouches », dans un cliquetis assourdissant et repartir de plus belle dans un vrombissement continu.
A l’intérieur de sa gueule, hommes, femmes, enfants ont déjà pris place sur des sièges passagers un peu mal lunés. Debout, certains sont adossés sur les ouvertures closes ou agrippés à ses bras de fers. Les parfums des uns et des autres étouffent l’odeur de la chair humaine.
En ce début de week-end où le vent souffle de plus belle, le Métro 14 semble avoir trop mangé, tellement il est plein. Fait habituel. Blancs, noirs, asiatiques, américains se regardent en chien de faïence. Les rares conversations s’étranglent au ronflement du R.E.R.En attendant le prochain arrêt. Bercy. On feuillette les journaux. On dévore les livres, On tripote son téléphone i pad ou i phone. On toise l’inconnu. Le plus drôle de tous. On menace de tomber à la vitesse de la « chenille grise ». Soudain du haut parleur, une voix d’homme suivie de celle d’une femme répète ces consignes en un laps de temps en français, en anglais et en Italien « Bercy, Descente à gauche… ». La scène décrite à l’entame se reproduit alors. Sauf que maintenant on ressemble moins à des sardines embrigadées dans des boites. C’est reparti, le train-train.
Un coup d’œil rapide sur le panneau luminaire fixé au dessus des têtes indique la prochaine destination. Gare de Lyon. L’engin électrique rejette et se nourri à nouveau avant de s’ébranler. L’arrêt final châtelet. 8h 15.Terminus. Certains se ruent vers la gueule du métro. On est pressé.

Rose Munjongue, à Paris


« Le bonheur au bout de la table »

Portait-rencontre avec un restaurateur Breton à la rue Argoût, dans le 2e Arrondissement de Paris le 12 octobre dernier.

 

Vous voulez ma soupe?

« Ça va très bien, les clients sont contents » Nicolas Simon a de quoi être heureux. Le bout d’homme de trente ans s’accorde enfin une pause-déjeuner bien méritée, après avoir servis un peu plus de 80 clients en l’espace de 6heures d’horloge, dans son restaurant aux allures rustiques. Décoré dans les tons gris et blancs, celui-ci sent bon le pain frais, au détour de la rue Argoût, dans le 2e Arrondissement  de Paris. Pour se féliciter d’une nouvelle aussi gaie, ce passionné de la restauration se permet une soupe de poissons et choux fleurs concoctée par les soins de son chef. « C’est la spécialité du jour. Je vais ensuite l’accompagner d’un Burger poissons, d’une tarte aux figues et mascarpone ». Confie t-il, le sourire large comme une casserole. Le Breton qui a troqué des billets de banque contre des casseroles depuis 3 mois ajoute « je travaille depuis 9heures ce matin, ce n’était pas facile ». Il précise ensuite que dans son espace « les spécialités sont françaises et traditionnelles. En plus on n y sert que des vins de bourgeonnes ». Il s’empresse de vider son plat de soupe servi avec du pain dans une assiette creuse de couleur blanche. « Après déjeuner, je vais aller m’occuper de mes dernières créances » lance-t-il sur un ton convivial, à l’interlocuteur qui veut lui grignoter encore un peu de temps. Même si pour le moment, le Restaurant « La Brigoût » est encore vide. Nicolas Simon veut pouvoir s’occuper des personnes qui sont sur le point d’achever leurs assiettes. Nous le laissons à ces marmites.

Rose Munjongue, à Paris.


« Corry Denguemo fait trembler l’Etage »

En concert à Paris jeudi dernier, l’ex-sociétaire du groupe Macase a présenté les prochaines couleurs de son futur album solo, dans une salle comble.

« Mbarga » l’ombre de Corry Denguemo.

 » Eeh eh. Eeh eh. Eeh eh. À Man e kan. Chantez avec moi  » À l’invitation de la chanteuse sur le titre « Mbarga », la centaine de mélomanes présents ce soir, rue du Faubourg dans le 10eArrondissement de Paris ne se fait pas prier. Debout face à la scène, ils reprennent en chœur ces paroles qui résonnent dans les régions profondes du centre et du sud Cameroun. »Eeh eh. éeh eh eh eh »à Man Ekan » Entendez  » « Est ce que les Bétis sont là ».  Corry. D y dénonce l’irresponsabilité de certains géniteurs « Si tu vois que tu ne peux pas t’occuper d’un enfant, n’en fais pas » lance-t-elle. La musicienne chante aussi l’Afrique avec son grain de sel et tire sur ces jeunes de plus en plus insolents. Parmi les titres que l’artiste déroule en exclusivité, il y a : I’ll be gone, Bomba, Bando, Ayom, Na ala et Afiri.

Ce soir à « L’étage », le nom du restaurant-cabaret dans lequel Corry Denguemo et ses musiciens donnent la voix, c’est retour aux sources pour beaucoup « J’ai l’impression d’être au Cameroun à écouter du Bol- Bikutsi et de l’Assiko » confie, joyeux, un camerounais à son voisin parisien. Et on peut le comprendre, car les rythmes saccadés distillés par la guitare du Béninois Phillipe Odjé, la basse de Maurice Biyong embarquent de force le public dans les tréfonds du Cameroun et en Afrique de l’ouest.

Castagnettes et cruche en main, la chanteuse au crane dégarni se déhanche avec énergie. Corry Denguemo fait tout pour montrer qu’elle est restée attaché à ses terres, à sa culture, à son style, voire à sa longue expérience au sein du groupe Macase. La note qui apporte une touche de fraîcheur à sa musique est à coup-sur le «  Chaïms », percussions latino-américaines dont L’artiste Williams Ombé joue avec dextérité.

L’ambiance bonne enfant taie les fausses notes.  Pour la soutenir durant ces deux heures de show, on voit bien que Charlotte Dipanda, Kareyce fotso, Ambroise wally Nkama et Lokua Kanza ont effectués le déplacement. L’artiste en est visiblement flattée. On entendra encore parler d’elle le dimanche 21 octobre prochain, dans le cadre d’un festival baptisé Afro&Co.

        Rose Munjongue, à Paris


Micro-Trottoir

Actuellement en stage au Centre de Formation et de Perfectionnement des journalistes  de Paris, Trois journalistes étrangers partagent leurs expériences sur la pratique de la déontologie dans leurs Pays respectifs.

              « Les journalistes  font amis amis avec les hommes politiques »
Ifrikia Kengué, journaliste congolaise de la presse indépendante.
                                                                    

L’avenir qui sait?


Quand on sort de la fac, on a toutes les notions de déontologie en tête mais une fois  sur le terrain, ça change. Chez moi, les journalistes n’ont pas de statut particulier, ils sont fonctionnaires pour la plupart. Pour arrondir les fins de mois, ils sont obligés de faire amis amis avec les hommes politiques.
                                   » Haro sur les journalistes »
Dialtabé Samba Diop, journaliste mauritanien au quotidien de Nouakchott.
La plume alerte

Je vis dans un pays où les droits de l’homme ne sont pas respectés par les autorités.Les journalistes sont souvent victimes de la répression des forces de l’ordre, pis encore le Conseil National des Droits de l’homme et le Ministère de la Communication ne font rien pour les aider, n’en parlons pas de la haute autorité de la presse et de l’audiovisuel.  En plus, on a pas une école de journalisme capable de former de bons journalistes. Ceux qui exercent le métier sont des enseignants. Ils sont formés sur le tard. C’est très difficile.

                         « La Déontologie au cimetière des moldaves »

Zinaïda Neznaico, journaliste moldave de la presse électronique.

Quel Gâchis!!!

En Moldavie, certains journalistes ne respectent pas souvent les règles de la déontologie. Ils font des erreurs dans leur quête de l’information et dans la confrontation des sources. Beaucoup de médias appartiennent aux hommes politiques. En plus, c’est tout le monde qui veut diffuser l’information à scandale en premier, sans jamais vérifier.

     

             Propos recueillis par Rose Munjongue à Paris  


« Le groupe entier s’est enrichi »

Valérie Parlan, formatrice au Cfpj de Paris (Le sentiment d’une mission accomplie)

Journaliste et formatrice au Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes de Paris, Valérie Parlan dresse le bilan des dix jours de la première étape de la formation des journalistes étrangers, achevés le 10 octobre 2012 en France.

Après 10 jours passés à enseigner aux journalistes étrangers « La rigueur professionnelle et la déontologie » Quels sont vos impressions ?

C’est un enrichissement du groupe entier. C’est un partage d’expériences avec 11 journalistes venus de différents pays. C’était en même temps une session qui nous a permise de nous remettre en question, y compris moi puisse qu’avant d’être formatrice, je suis journaliste. Ensemble, on a appris à réfléchir à notre métier, à nos règles, à notre déontologie, à notre éthique pour essayer de trouver une meilleure façon de faire notre métier au quotidien, malgré toutes les difficultés liées à la liberté de la presse.

Avez-vous le sentiment d’avoir atteint vos objectifs, du moins sur le plan théorique ?
Je l’espère, surtout parce que  les échanges ont été nombreux. On a beaucoup discuté. Les fondamentaux étant incontournables, ça a été le programme de ces 10 jours. C’est à chacun de repartir dans son pays avec ce qu’il a pu prendre ici comme informations, comme matière à réflexion. Par la suite tout est à faire, à partager.

Comment appréciez-vous le niveau du groupe de cette année ?
C’est un niveau avec des approches parfois différentes. Le tout n’est pas de dire qu’il y a eu des bons et des mauvais. Tel n’est pas l’objectif de la formation. Chacun arrive avec ses compétences, ses remises en questions nécessaires pour remettre tout à plat. On travaille sur des exercices qui nous permettent de voir nos limites, jusqu’où on doit travailler pour essayer de les améliorer.

Parlant des exercices, est ce que le travail et la participation des journalistes vous ont satisfait ?
Il est vrai que ce sont des rythmes assez costauds et qui demandent une grande assiduité. C’est des grosses journées avec beaucoup de pratiques et de théories. Ça demande énormément de concentration. Je sais que parfois c’était un peu dur, mais je pense que tout le monde est content. D’ailleurs, il y avait une très bonne ambiance de travail, c’est ce qui compte avant tout.

Des regrets ?
Certainement.  Il y a pleins de choses qu’on n’a pas abordé. On aurait aimé continuer mais hélas…Et puis ce n’est que le début, on se connaît déjà. Le monde est tout petit, j’espère qu’on va se retrouver, pour continuer à échanger sur notre métier.

Propos Recueillis par Rose Munjongue à Paris.

 


Le CNA à la quête de nouveaux partenaires

Cinéma
Projection CNA: Des cinéphiles devant l’écran.

L’équipe du cinéma numérique ambulant Cameroun a projeté une série de films comiques et historiques le jeudi 20 septembre 2012, à Yaoundé en présence de nombreux partenaires.

22h 45. Fin de la projection des films programmés par le Cinéma numérique Ambulant(CNA) ce jeudi à Bastos, un quartier résidentiel de Yaoundé. Installée dans un sofa, face à l’écran, Nathalie Spicher, une jeune suisse apprécie » C’était bien, c’était drôle. J’ai beaucoup aimé le premier film qui parlait d’amour et des désaccords qu’il peut engendrer entre les familles. J’ai beaucoup appris aussi à travers « Sia, le rêve du Python », de la gestion que l’on doit faire du pouvoir« . Comme elle, la trentaine de cinéphiles présents ce soir à l’appartement de France volontaires aiment. La preuve, ils passent la soirée à rire, à applaudir et à complimenter les initiateurs qui ont eu maille à partir à leur début.

Assis sur des poufs à même le sol ou sur des chaises, un verre de bière à la main pour certains, un bâton de cigarette pour d’autres, ils ont suivi de bout en bout les films projetés par l’équipe du CNA, Mieux les trois moments qui ont meublé le temps. D’abord « La voisine de Malec », le film muet de la collection Buster Keaton (vol 2), réalisé entre 1919 et 1920, au début du cinéma. Un court métrage de 20 minutes avec beaucoup d’humour. Puis comme dans les villages et les quartiers dans lesquels l’équipe du CNA se déploie à l’accoutumée, les cinéphiles ont été sensibilisés sur le VIH et sida à travers 2 spots de 4 minutes tirés de la collection « Les Aventures de Moussa, le Taximan » Une coproduction de : Partenaire radio image et Focal 13. On cite : le Dragueur fataliste et les femmes enceintes. Dans ce contexte, il était question pour le CNA de montrer à leurs invités comment ils travaillent à chaque sortie sur le terrain « Il n’est pas seulement question pour nous de diffuser des films, il s’agit également de sensibiliser les populations sur les risques liés aux maladies (Choléra, Vih et Sida, Paludisme… » Pour ce faire, nous réalisons un circuit «  Dix fois Dix villages » avec un programme différent à chaque fois et le public adhère massivement, le cas échéant, ces lieux sont identifiés avec les partenaires concernés et le nombre de passages adapté à leurs objectifs »,  explique Stéphanie Dogmo, la Présidente du CNA Cameroun.

On a ensuite eu droit à la diffusion de « Lani », un court métrage de 12 minutes traitant d’égalité des genres et de développement. Un film de Modeste Hounbedji. 3 autres spots, mais cette fois d’une minute ont ensuite été présentés. Un sur le paludisme, le deuxième sur le viol et le troisième sur la gratuité de l’école. Tous signés des partenaires du CNA : le Programme National de lutte contre le Paludisme (Iresco), le Réseau National des Associations de Tantines (Renata) et de Transparency International.

Le clou de la soirée. Un grand film Africain. Un film d’histoire « Sia, le rêve du python » de Dani Kouyaté. Une Adaptation cinématographique de la légende du Wagadu (Mythe Sonynké du 7e siècle). Une réflexion sur l’utilisation du mystère par le pouvoir. Le Film a remporté plusieurs distinctions à travers le monde : Bayard D’or du Meilleur scénario au Festival du film francophone en 2011, prix de la réalisation au 8e Festival du Film Africain … Les cinéphiles sont repartis édifiés sur les objectifs, les missions et les projets du Cinéma Numérique Ambulant du Cameroun avec la promesse de se mobiliser à chaque occasion. Le bonheur pour l’équipe !

                                                                 Rose Munjongue


« Il faut donner le choix aux peuples »

 

Conférence de Presse
Anwar Ibrahim, Ancien Vice-Premier Ministre de la Malaisie et candidat aux prochaines élections présidentielles de juin.

C’est le vœu formulé par Anwar Ibrahim, l’Ancien Vice-Premier Ministre de la Malaisie au cours d’une conférence de presse jeudi 04 octobre 2012, au Centre d’Accueil de la Presse Etrangère de Paris, Près du Grand Palais.

 

« On n’a pas besoin d’associer les deux printemps (Arabe et islamique), où de s’appuyer sur la religion, c’est une question de liberté des peuples. Oui, pour des réformes qui apprennent de la démocratie et  j’espère qu’on aboutira à celles-ci en Malaisie ». Cravate serrée. Sourire futé. Anwar Ibrahim, l’Ancien Vice-Premier Ministre de la Malaisie n’est pas allé par quatre chemins pour dire le fond de sa pensée.

Venu livrer son point de vue sur le thème du « Printemps  Arabe- peut-il devenir un printemps islamique, et dans quel sens ? Qu’en est –il  des pays musulmans asiatiques émergents déjà engagés dans un processus de démocratisation, tels que la Malaisie et l’Indonésie ? Le candidat aux prochaines élections présidentielles de juin en Malaisie est allé jusqu’à puiser dans sa propre expérience « On a de bonnes infrastructures en Malaisie, mais pas d’élections libres. Je n’aurai par de crédit de communication d’une minute chez moi, que je l’aurai ailleurs et je ne pense pas que ça va durer ainsi » Avant d’ajouter « En défendant l’islam, il faut arrêter d’opprimer les peuples ».

Il n’a d’ailleurs pas hésité à tirer sur ces pays qui brandissent la démocratie comme exemple de liberté, alors qu’ils versent dans la Corruption. Pis encore aux renversements des Pouvoirs en place. L’exemple avec le printemps Arabe.

Selon Anwar Ibrahim « Les Etats-Unis, la France ont contribué à l’éviction des Présidents avec lesquels ils avaient pourtant collaboré pendant 30 ans ». Il énumère « La révolution tunisienne qui a conduit Zine el-Abidine Ben Ali à quitter le pouvoir. La révolution égyptienne qui a provoqué le départ d’ Hosni Moubarack où encore la chasse à Mouammar Kadhafi et les insurgés, soutenus par une intervention étrangère sous mandat de l’ONU»

Lui emboitant le pas, son excellence, Pierre Lafrance, Ancien Ambassadeur de France en Iran et au Pakistan a appuyé «Il ne faut pas trop parler de démocratie, mais des droits des peuples » On l’a bien compris après une longue tirade sur l’historique des peuples Occidentaux et Orientaux. A la question de savoir comment arriver aux changements? L’un et l’autre insiste « Il faut donner le choix aux peuples ». On en reparlera certainement le 09 octobre prochain à la Cape, au cours de la présentation du livre « LE PRINTEMPS ARABE, UNE MANIPULATION? » de Naoufel Brahimi El Mili.

 

                                                                                      Rose Munjongue