Rose Munjongue

Touche pas à mon Hérisson

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Mes chers compatriotes. Chasseurs de hérissons de naissance. Vous me manquez! C’est le printemps chez les Atangana (blanc en langue béti) en ce moment. Je regrette vos lances et vos pièges parce que frères de l’Est et du sud. Les hérissons sont en divagation ici, à Antony dans le sud de Paris. Partout. Partout où vous trouverez de l’espace vert avec des arbres. Un billet d’avion aller et retour. Le visa en poche. Schengen ou pas. J’allais oublier. Ils seront à vous. Vous serez riches !
Attendez que j’explique avant un truc important aux moukalas (blancs en langue Douala) avant de poursuivre.
Défenseurs des droits des animaux. Chez moi, même protégé on chasse le hérisson. Il y a aussi le pangolin, le varan, le lièvre, l’antilope. La liste est non exhaustive. On a appris à contourner la loi. On les achemine dans des sacs en matière plastique, la nuit tombée où chap chap(tôt), le matin à Nkolndongo ou à Mvogbi. Les clients se recrutent parmi les Vips (Very important personnality). Ça coûte quand même 12 000 francs CFA la petite bête. 22 cm pour 400g. Le prix va crescendo. Où voulez-vous que le pauvre trouve ce fric? Rare, cette viande est très prisée pour sa chair succulente. On se sert également de ses piquants pour nous coiffer…Vous en savez suffisamment. C’est bon.
Mes frères, je vous disais tantôt que vous me manquez. La raison vous la connaissez en partie. En rentrant hier soir, j’ai trouvé un hérisson d’une grosseur suffisante pour 4 personnes. La boule de 500g environ, pelage piquant jaunâtre, brun foncé à l’extrémité campait devant le portail de mon hôte. Je l’ai appelé pour qu’on l’attrape ensemble. La mamie (white) m’a répondue « Non rose. Tu ne peux pas. Ils piquent et ils sont plein de puces ». Avec leur accent de white. Tu ignores quoi ma co’o ?
Quand bien même, j’ai essayé de lui expliquer que chez nous au camer, on chasse le hérisson pour en faire du Ndomba. Disons en langue de Molière du rôti à l’étouffée… Et /ou qu’on revend ensuite dans des cargottes de fortune à des prix qui piquent 2000 francs CFA le morceau. Fumé ou frais. Elle a insisté sérieuse « Ah non rose. Laisse-le tranquille. Ce que tu ne sais pas, c’est que ces bêtes nous aident à chasser les insectes ».

La mater m’a d’ailleurs donné le nom de leur ordre « Insectivore » Quand tu vas chercher sur le net. L’animal est descendant de Erinaceidae. Ne mordez pas votre langue. Pardon.
Je lui ai répondu « OK ». Le cœur gros comme 1200 g. son poids le plus élevé. Aie ! Je le voyais déjà sous ma dent, dans une sauce d’arachide dont seules nos mamies ont le secret. Le bon vieux manioc pour garniture. C’était sans compter que chez le white, même le cafard a des droits. Bon appétit.

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Pitié ! Sortez-moi du métro

C’est peut-être le moyen de transport qui me permet de faire des économies et de me déplacer assez vite dans Paris. Mine de rien. L’emprunter me met en mode tristesse.
Au mois d’octobre dernier, j’avais déjà rédigé un article à ce propos.
Cinq mois après mon passage ici. Je me rends compte que les Parisiens n’ont pas changé et ça m’énerve. Les gars continuent à foutre en l’air l’ambiance dans le métro. Ils toisent. Ils n’ont d’ yeux que pour leur i Pad, i Pod ou encore leur feuille de chou. Je ne leur demande pas de me regarder. Les autres !
N’essayez pas de vous immiscer dans leur conversation comme les jo’o font chez nous quand tu leur fais de l’effet. Tu ignores quoi ? « Bébé met vite ton numéro ici. Je te call le soir on va prendre un pot. Vite, je descends bientôt ». Ce sont les gros yeux de major Assé que vous voulez voir ?

Ma co’o si tu veux haïr l’étranger. Stop arrête toi à Paris et cherche l’amour dans le métro. On dirait que les hommes ont peur de regarder les go’s. Sérieux. Dès que ton regard croise le sien. Le gars dévie. Il en profite pour rougir. ? Pas que je cherche. Rassurez-vous. Ça me file la maladie des Moukalas. Le stress. A eux aussi. Les femmes et leur éventail de droits. Les gars respectent. « Chérie, j’ai entendu, je tiens les sacs ». Va dire ça à nos miss soumises du Nord.

Mes co’o pas le beub beub que vous faites au pays « Donnez-moi le visa et je vous ramène un Blanc. Un vieux. Pleins de tchédé (argent). Fini la gaga. Un coup de reins. Le compte est réglé ». Ils sont plus difficiles à attraper à bord du métro que dans la rue. C’est le paysage que vous voulez voir? Il fixe.

Les Parisiens sont aussi impolis. Ne leur dites surtout pas bonjour quand vous montez dans le métro. Une seule personne sur dix vous répondra. Les seuls qu’on entend parfois sont les élèves « Cédric, Justin a largué Sonia ». On dirait des oiseaux à l’accent français. Leur rire même contagieux n’amuse qu’eux. Rarement le voisin. Trop concentré à cogiter en silence.

Il faut lire l’expression de son visage pour comprendre que ça ne va pas. J’imagine que la crise sociale qui gère son pays en ce moment ne le laisse pas indifférent.
Il est frappé par la quarantaine et doit certainement gérer son renvoi du boulot prochainement. J’ai peut-être tort, mais je parie que ça a un rapport avec sa mine défaite. Je n’ose pas lui demander. Il est trop nerveux. Il pourrait appeler la police. « Allo police, ma voisine me perturbe ». Attention, je suis en règle jusqu’au 3 mai.
La crise sociale est gravooooooooh ! Le métro est le lieu par excellence où les concernés me saoulent avec. Les trentenaires en tête « Oh ! Tu sais, je ne m’inquiète pas trop, on vire les plus âgés. En plus, je fais mon taf dans les règles ». Et puis quoi encore !
(Ma crise. J’étais née quand elle avait déjà commencé. Du coup je la gère mieux. Toujours. Papa. L’homme n’est rien sans son plan B). Stop.

Tu disais que tu détestes le métro pourquoi ?
Il y a des métros propres et d’autres pas. Ceux qui roulent en direction de Barbès-Rochechouart dans le 18e par exemple trahissent trop la communauté africaine et arabe…Sales. Iiiichhhhh ! Les sièges sont mal lunés. Avant de pé.né.trer dans l’engin, je dois avant respirer la pisse de ? Dans la station. Seigneur ! J’ai l’impression d’être dans les chiottes du ministère des Affaires sociales du camer. Infecte. Allez dire. Avant faites-moi descendre de ce métro. Pitié !

Drôle d'ambiance
Drôle d’ambiance


Draguée par un chinois

chinois-de-Harbin- site Marketing en ligneAbsurde ! Diront certains de relater une histoire de rencard avec un chinois. Depuis ma naissance jamais un chinois ne m’avait abordé. Le fait est en plus rarissime chez moi, au Mboa. La race jaune aime tellement vivre en communauté que mes co’o camerounaises chassent d’autres peaux. Face à un. Vous comprendrez la raison pour laquelle j’ai décidé de vous rapporter cette entrevue inhabituelle.由中国疏浚

Mercredi. 10h. Rue Balard, à un tramway de France Télévisons. 15ème A. J’ai un colis à récupérer. Alors que j’attends patiemment l’expéditeur devant un magasin de jouets. Un chinois m’aborde. Le mètre 66. Pupille grise. Cheveux courts. Le sourire ravageur. Costard bleu sur mesure. Une première. D’habitude au bled, les chinois ne payent pas de mine. Mes co’o vous le confirmeront.
Bonzour. Il me lance confiant (Son accent chinois dompte le français). Il a tout au plus 34 ans.
Je réponds poliment : Bonjour.
-Vous attendez quelqu’un ?
-Oui. Un souci peut-être ? Ton sec. Tu ignores quoi ma co’o.
Il me dit : Non gêné. Toi très zolie. Mignonne. Il m’expose ses dents.
-Merci. Je WANDA ! Au point de me demander si c’est à moi qu’il s’adresse vraiment.
-Pardon. Moi déranger. Toi me plaire beaucoup. Beaucoup.
Il tente de prendre ma main. Je l’esquive. La peur au ventre. Je pense à un Kidnapping.
Il poursuit : Je m’appelle Feng-po-po. Je suis chinois. Dans mon cœur : (Ça se voit .T’as pas besoin de sortir ta CNI.
-Toi boire un verre avec moi la nuit ? Il minimise mon geste.
-Pourquoi ?
Ah toi ne veux pas ? Pas peur. Je suis gentil. Moi très gentil. S’il te plait. Il tente de me rassurer.
Je l’observe un bout de temps avant de me décider enfin. Curieuse.
-Et tu veux boire avec moi où ? Quand ?
– Maintenant. Quand tu veux. Ce soir. Toi tout me dire. Il ricane.
-Ok. Disons ce soir. Je suis occupée. Je me libère vers 18heures.
-D’accord. Toi habites-où ? Moi venir te chercher. Toi avoir téléphone ?
-Antony. Dans le sud de Paris. C’est trop loin et j’habite chez quelqu’un. On pourrait se prendre ici à Balard. Au même endroit. Je n’ai pas de téléphone.
-Ok. Ça m’arrange. Je passerai te prendre.18h30. Ça va ?
-Oui ça peut aller. A 18h30 sans faute.
-A tout à l’heure alors. Les dents à l’air libre.

19heures. J’arrive en courant. Avis aux lecteurs étrangers. Le retard est la chose la mieux partagée dans mon pays. Souvent vous vous accordez avec quelqu’un pour vous voir à une heure fixe. La personne débarque 2 heures plus tard sans embarras. Les ministres de chez moi font pareils. Pourquoi je vais me gêner. C’est dans les gênes.

J’arrive. Je le trouve. Habillé comme il était le matin. On dirait qu’il a cassé sa bouteille de parfum sur lui. En fille bien élevé. Je m’excuse pour le retard. Jeux de jambes cadeaux. Clin d’œil.
– Pas de soucis. C’est vrai que moi croyais que toi n’allais pas venir. Toi venir. Moi content. Ça va. Heuuhhh !
Il enchaine.
-On va boire au coin de la rue. La bas. Il y a un bon café. Spécialité chinoise. Japonaise.
Moi dans ma tête : Ça allait m’étonner qu’on aille dans un endroit ou les chinois ne sont pas visibles. Ils ne se séparent donc jamais?
 – J’espère que ça ne te dérange pas !
Moi : Non. Ça va aller. Je Mens. En vrai, j’ai peur de leurs réactions. Je me repasse le dernier shaolin en tête. Yinnnnnnnnnnng ! Stop. Le délire.

Balard. Arrêt Tramway. On traverse la chaussée. On longe à pied en devisant sur mes origines. Les leurs. Sa vie à Paris « Ca fais 1 an que moi vivre à Paris. C’est chouette. Moi informaticien. Son accent me fait rire.
Restaurant Ogimi ,38 rue Balard 75015 Paris. Nous y arrivons au bout d’une dizaine de minutes de marche. Le restaurant propose des spécialités chinoises japonaises. Des bougies parfumées au Jasmin l’éclairent.
A cette heure de la soirée, il y a du beau monde. Français. Japonais. Chinois. Indiens. C’est multiracial.
Feng-Po-Po. J’ai pris le soin de lui demander l’orthographe de son nom.
Galant. Je dirai. Il récupère nos manteaux et les accrochent sur le porte manteau à l’entrée.
Feng-Po-Po et moi allons nous s’installer dans un coin du restaurant. Son compatriote serveur s’approche de notre table.
-Bonsoir.
-Bonsoir
-Au menu ce soir :
Sushi, sashimi, maki, brochettes, fritures. L’accent. Trop drôle. Pour une fois, ils ne m’ont pas servis du ni hao 你好
Je demande à prendre des brochettes. Sushi, sashimi, maki. Non merci. Pardonnez-moi je n’aime pas tester.
Feng-po-po : Du maki svp. Il me vante son plat : Le maki très varié. Riz et saumon. Délicieux. Toi devrais gouter.
-Non merci. Dans ma tête en Pidgin. Saumon na who ? Est-ce que la vendeuse de Okok à Mvogbi connait cette variété de poisson. Je blague. Je connais mais beurk.
Le serveur : Des boissons ?
-Coca-cola. Direct.
Feng-po-po : Un thé glacé. Merci.
20 minutes à patienter. On est servis enfin. Vous vous passerez de bons appétits…
Mes yeux et mes oreilles dans le plat. Feng-po-po avance : Toi ravissante. Toi belle. Moi aime africaine. Moi avoir copine malienne autrefois. Gentille. Très gentille Fatou. Nous séparés. Elle retournée dans son pays. Moi triste un moment. Toi redonnes moi sourire.
Songeuse : Je Wanda. Est-ce que j’ai déjà accepté.
-Moi faire de toi ma princesse. Toi avoir tout. L’amour. Moi t’en donner beaucoup. Rose. Zolie prénom. Moi va t’offrir zolie fleurs à ton image. Moi. J’habite Porte de Versailles ? Toi venir chez moi ? Quand toi vouloir. Toi rentré quand ?
-Mai
Ok, nous pouvoir sortir nous balader. Moi présenter toi à ma famille. Nous faire le tour de Paris. Oh, l’amour. C’est beau.
-Mon gars du pays a du chemin à faire. Je me dis.
-Toi rayon de soleil. Moi déjà amoureux de toi.
-Sourire narquois. Je me parle. Mollo. Mollo. Tout doux. Tout doux. Je ne t’ai pas dis que je voulais de toi…Etc
21h.Fin du repas. Addition.50 Euros. Il n’est pas chiche ce chinois. Il me raccompagne au Tramway.
-Un bisou stp
-Gêné. Je lui réponds une autre fois.
-D’accord. Quand toi vouloir. Moi te faire un mail.
– Ok. Merci
Toi dormir bien ma rose. Il m’expose une dernière fois ses dents.

Je respire. C’est connu dans mon pays, les chinoiseries(produits) ne durent pas.

Permalien : https://munjongue.mondoblog.org/2013/04/11/draguee-par-un-chinois


Le noir restera noir même dans l’âme

Les agissements de certains de mes compatriotes me font ainsi penser depuis quelques jours. Comment expliquer qu’en 2013, les gens en soient encore à refuser l’accès à internet aux autres, sous prétexte qu’on ne veut plus qu’ils viennent occuper « Nos bureaux »
Mais c’est quoi cette histoire? Mais on est où là!? À la chaine publique de mon pays. Je tombe des nues. J’arrive ce matin à mon lieu de service. Je fonce au standard où on a accès à internet gratuitement, grâce au wifi qu’on « chipe » du Ministère des relations extérieures.

Grande est ma surprise, lorsqu’au moment de me connecter, le standardiste me stop net  » On a coupé. Le chef ne veut plus vous voir ici». Je lui réponds ébahie «Mais, je viens recueillir des informations qui vont me servir à l’antenne tout à l’heure » Il m’interrompt sèchement » Je t’ai donné la réponse du chef, si ça ne te plait pas, tu vas le voir »

Choquée, je gagne la porte sans mot dire, avec des points d’interrogations pleins la tête. « Comment veut-on qu’on progresse ainsi? Comment veut-on qu’on soit développé à l’horizon 2035 quand on ne peut même pas s’ouvrir au reste du monde sur un simple clic aujourd’hui et partout? Comment dans une boite comme la mienne, Une boite de communication en plus, on doit trimer pour avoir accès à la toile? Pourquoi certaines personnes s’accaparent ainsi ces choses qu’on retrouve à tout coin de rue sous d’autres cieux? Pourquoi? Pourquoi? »
Le jour où je ne remplirai pas ma tranche, ils seront les premiers à me crucifier. » Cette fille est têtue, si elle n’a pas travaillé, collez lui une sanction dont elle s’en souviendra ». C’est ça ! Et puis quoi encore.
Dans la foulée, j’ai remarqué l’absence de la chaise sur laquelle mes collègues et moi avions l’habitude de nous installer pour travailler. Jusqu’à ce point? Internet disponible parfois mais à un débit lent. Aujourd’hui à l’ère de la mondialisation, je me retrouve bloqué par des individus qui n y comprennent rien. Je ne sais pas si c’est à eux qu’on fait souvent parvenir les factures à la fin du mois. Même quand vous « VOLEZ » chez le voisin ? Dites donc, ne soyez pas aussi CHICHES !
L’autre jour quelqu’un m’avait déjà prévenu, sérieux « C’est comment? Tu cherches le blanc sur Facebook ? Ikie ! Vous allez nous tuer. C’est sur que comme tu es go à Mbeng( FRANCE dans le jargon camerounais) la dernière fois, tu cherches déjà à repartir. En tout cas! On est là, on vous regarde, on va garder le pays, t’inquiète ». Le délire oui! Donc Internet ne sert qu’à ça !
Je traverse désormais la ville pour surfer sur la vague du monde. Le noir est tellement égoïste me dis-je qu’il restera noir même dans l’âme.

Permalien : https://munjongue.mondoblog.org/2013/03/08/le-noir-rester…meme-dans-lame/ ‎


Concert de klaxons à Yaoundé

Un peu plus de 2000 conducteurs de moto-taxis se sont fait entendre hier matin, en sillonnant Yaoundé comme un essaim d’abeilles. Interdits de circuler au centre ville depuis plus de 2 ans, ils ont roulé aux cotés de leur principal « Traqueur », le délégué du gouvernement à la communauté urbaine de Yaoundé.

« Je suis là pour remercier le chef de l’Etat parce qu’il a demandé à ce qu’on ne nous dérange plus et qu’on reconnaisse enfin notre métier. », laisse entendre Joseph Ndom. Ce conducteur de moto est en route pour le Palais de l’unité à Etoudi dans le 1er  arrondissement de Yaoundé. Comme ses collègues, il participe à « La marche de soutien à Paul Biya ».

L’initiative est des présidents des syndicats des motos taxis des 10 régions du Cameroun, en partenariat avec les ministères des transports, de la jeunesse et de l’éducation civique, des petites et moyennes entreprises et de l’artisanat… Duval Eballe, le président du comité d’organisation et par ailleurs animateur sur la chaîne privée, Youth Radio parle au nom de la masse. Certains marcheurs sont accompagnés par leurs compagnes.
Sur les pancartes qu’ils brandissent depuis leur départ du Boulevard du 20 mai, on peut y lire « Merci au président Paul BIYA. Paul BIYA, le premier bendskinneur du Cameroun. Soutien au Président Paul Biya » Le premier capitaine des « bendskinneurs ». Les médias immortalisent l’instant, sous le regard vigilant des forces de l’ordre.

Réactions
Inhabituel, le fait attire et fait jaser » Mama! Les politiciens sont forts. Ils ont réussis à mettre ces jeunes dans leurs sacs. Ils visent déjà les prochaines élections » s’esclaffe une passante. Un tel ne l’entend pas de cette oreille » C’est quoi ton problème, est ce qu’ils marchent avec tes pieds? Ils sont là pour remercier le chef de l’Etat. Vous aimez trop critiquer » s’insurge t-il.  » Paul Biya est fort. Quand tu penses qu’il est fini, il te sort une dernière carte. Je sens que les opposants ne vont pas apprécier surtout à l’approche des premières élections sénatoriales » soutient un fonctionnaire.

Le prétexte de la marche
Lors de son adresse à la jeunesse le 10 février dernier, Paul Biya avait instruit que l’on organise la profession des conducteurs de motos et que l’on prévoit à leur intention »« Des stages de formation concernant à la fois le Code de la route, notamment le port du casque, et la technique des véhicules à deux roues »
Le « Prince » les avait félicités par la même occasion pour « Le courage qu’ils ont eu en acceptant des tâches, souvent pénibles, pour faire vivre leurs familles », aujourd’hui taxés de « criminels » par l’opinion publique à cause des meurtres commis dans les quartiers MIMBOMAN, NKOABANG entre la mi-novembre et janvier. Ils y trouvent un peu de réconfort et de considération.

L’attitude des autorités
A leur arrivée à l’esplanade du palais de l’unité, apprend-t-on au journal parlé de 13 heures sur les antennes du poste national de la Crtv. Ils ont été reçus par Ferdinand NGOH NGOH, le Secrétaire général à la présidence de la république, représentant de son excellence (Paul BIYA serait à MVOMEKA, son village natal, à SANGMELIMA) « Le chef de l’Etat vous aime. Il apprécie ce que vous faites. Il me demande de vous dire qu’il a entendu vos doléances. Il me charge de vous dire merci pour ce soutien… », dit-il aux conducteurs des engins à deux roues. Youyous et klaxons retentissent sur les ondes.
La marche de soutien serait partie pour s’ébranler dans les autres régions du Cameroun dans les prochains jours.


Otages français : Mon tourisme en danger

L’enlèvement des 7 français le 19 février 2013 près de la localité de Dabanga, région de l’Extrême-Nord m’inquiète. Je ne cesse de penser à la disette qui va s’emparer de cette partie de mon économie dans les prochains jours, semaines, mois, voire années. À tort ou à raison, malgré les assurances du ministre en charge du développement de ce secteur dans mon pays. «Nous pensons que cet évènement ne remet pas fondamentalement en cause ni le caractère pacifique et hospitalier du Cameroun, ni l’extraordinaire richesse touristique de notre pays communément appelée Afrique en miniature ou l’Afrique dans un seul pays » Bello BOUBA MAIGARI à la presse vendredi dernier.

Mais pourquoi tant d’inquiétudes ?

En parcourant le net ce matin, je suis tombée sur un article d’un confrère de l’Agence France-Presse qui m’a fait prendre conscience des conséquences que ce rapt pourrait avoir sur mon économie à long terme. « On ne monte pas au nord du Cameroun maintenant », tranche d’un ton ferme une Française, Delphine SABOURAULT, de passage dans le pays où sept de ses compatriotes ont été enlevés mardi.

Reinnier KAZE poursuit dans son article publié il y a un peu plus de 22 heures: «Comme elle, un certain de nombre de touristes et d’expatriés occidentaux ne veulent plus entendre parler de l’extrême-nord du Cameroun, depuis que la famille française y a été prise en otage ».

Mon tourisme est mort ! Certains me diront pour si peu ? Oui ! Le bouche à oreille. Le kongossa (commérage) comme on dit chez moi, construit des immeubles.
Il suffit que quelques personnes demandent l’avis des expatriés rencontrés par le correspondant de l’AFP et c’est bon pour achever ce qui en reste (20°/° en 2008).
« Salut Delphine, Dis, j’aimerais me rendre dans l’extrême nord du Cameroun avec une centaine de membres de mon association le mois prochain. Qu’en penses-tu ? Delphine: « Ah ça pas question ! Si vous ne voulez pas finir comme nos compatriotes, je vous le déconseille ».
Là encore ça peut aller. Imaginez quand d’autres étrangers voudront situer le Cameroun sur une carte afin de s y rendre pour investir, saoulés par les paroles mielleuses de Paul Biya au Medef 2013. « Les perspectives n’ont jamais été aussi favorables à l’économie camerounaise, malgré un environnement international difficile, marqué par la crise. Et de ce fait, ils auront pu vous convaincre de venir surplace afin d’examiner les conditions d’une éventuelle participation à nos grands projets qui balisent notre marche vers l’émergence à l’horizon 2035. »

Ils tomberont à coup sur la région du nord classée « zone rouge ». L’avertissement du Ministère français des Affaires étrangères bien mis en évidence. « Nous vous déconseillons « formellement » de vous y rendre ». J’apprends en achevant l’article de L’AFP que « Certains touristes ont d’ores et déjà annulé leur voyage alors que d’autres hésitent ».

Dites-moi pourquoi je ne vais pas continuer à m’inquiéter ? Mon tourisme est en danger.


La polémique s’invite à la dédicace de « Zanzibar Epemé Théodore et les têtes brûlées: La passion du Bikutsi »

Jean Marie Ahanda, le co-fondateur de ce célèbre groupe musical du Cameroun a ravi la vedette aux auteurs de cette publication biographique hier, à l’Institut Français de Yaoundé.

Ce fan des Têtes brûlées est déçu. Venu assister à la présentation de l’ ouvrage de 154 pages, il a du inviter les uns et les autres à cesser la querelle » Est ce que vous pensez qu’on est obligé de vous entendre vous déchirer ainsi?«  Le ton est ferme.
En fait, la note de lecture du Pr Gervais MENDO ZE Ancien Directeur général de la Cameroun Radio Television applaudi, Jean Marie AHANDA est revenu de façon détaillée sur les dernières heures de vie de Zanzibar, la légende du bikutsi camerounais.

«  La veille de sa mort, Zanzibar s’est rendu chez K-tino(Une autre star du bikutsi). Abada rose, sa copine du pays l y a retrouvée.La métisse avec laquelle Zanzibar sortait depuis peu aussi, mais au bras d’un autre homme.Une violente dispute a alors éclaté. »Zanzibar a fini par regagner le domicile vers 9 heures du matin. Passée par là, Abada Rose a trouvé Zanzibar gisant et râlant sur le sol.Elle m’a tout de suite appelé. On a transporté Zanzibar à la clinique Fouda(5AYdé). Le médecin a demandé ce qui s’est passé. On lui a répondu qu’on ne savait pas. C’est alors que Zanzibar a dit et tout le monde a entendu »J’ai pris les comprimés »Il a ensuite rendu l’ame » , conclut-il calmement, au moment où il salue le travail accompli par les écrivains Joseph FUMTIM et Anne CILLON PERRI durant 5 ans.

Réactions
Certains n’apprécient pas ces propos. Le frère aîné de Zanzibar en premier. Barthélémy ENAMA estime que Jean Marie Ahanda aurait dû se passer des détails en évoquant sa dispute avec ses copines. Il ne semble d’ailleurs pas convaincu par la version donnée par Jean Marie Ahanda: «  Il y a des choses qui se sont passées ce jour là. J’ai fait des enquêtes et j’ai découvert des choses que je préfère ne pas dire ici », dit-il brièvement non sans préciser »Je ne vais pas remercier Jean Marie Ahanda.Il n’était pas obligé de dire ce qu’il a dit. Ce n’est pas honorant pour Zanzibar ».

A la place d’une dédicace, on assiste ébahi au procès de Jean Marie Ahanda. Un tel veut savoir si les rumeurs sur l’homosexualité supposé du défunt artiste étaient fondées. Question ignorée. Un autre par contre, Roger BEKONGO, l’un des membres des têtes brûlées s’interroge sur ce que le disque enregistré par le groupe en France dans les années 80 est devenu et pourquoi la photo de Jean Marie AHANDA y figure seule.

Ce dernier est sans pitié. Il lui répond « si tu regardes bien cette photo, tu verras que c’est toi ».A cette réponse, le public est hilare. Même l’affiche que le concerné fait circuler pour laver l’affront n y fait rien.
Il faut le rappel à l’ordre du modérateur pour mettre un terme à cet échange. « Zanzibar Epemé Théodore et les têtes brûlées  La passion du bikutsi «  Les auteurs déroulent avant de conclure:« Nous ne pouvons pas avoir la prétention d’avoir tout dit dans ce livre. Nous vous invitons à le lire simplement.Vous y trouverez sans doute des réponses à vos questions. « 

NB: Zanzibar Epemé Théodore et les têtes brûlées  La passion du bikutsi (1962-1988). Document biographique de 154 pages. Publié aux éditions Ifrikiya.
Auteurs: Joseph Fumtim et Anne Cillon Perri. Bikutsi:
Rythme autrefois exécuté par les femmes du Sud du CAMEROUN, basé sur l’orchestration du balafon et de la basse.Il a connu un rayonnement international à partir des années 70-80 avec les têtes brûlées  Leur musique reprend des rythmes ancestraux du bikutsi mais mis au goût du jour dans un style beaucoup plus électrique grâce notamment au guitariste soliste Zanzibar:


Valentin recherche valentine

Outline Love Angel List Wings Valentine Cupid (Public Domain Image)
Outline Love Angel List Wings Valentine Cupid (Public Domain Image)

Quelques heures avant la fête des amoureux, certains font encore la chasse à l’âme sœur.

Aujourd’hui plus qu’hier, chacun y va de son imagination.Tenez ! Ce gérant d’un box de sucreries et de téléphone, installé au carrefour Hawaï escalier, dans le 4eme arrondissement de Yaoundé.

Depuis le début de cette semaine, il n’a trouvé que cette brillante formule :

« Recherche d’une valentine sérieuse et célibataire âgée entre 19 et 22 ans. Tél: 78-20-60-00 », peut-on lire sur la façade de son box.

Il précise au bas de cette annonce inscrite sur une feuille de format A4 « Pas de bip svp« .Tu parles! A en croire ce cœur esseulé depuis 4 ans, « Je n’ai reçu que des Bips ». La galère. Il faut croire qu’il aura besoin de chance pour finir ce 14 février accompagné. En plus, il y a suffisamment de bonbons pour deux.

Un autre qui risque de passer aussi cette journée spécial love seul, c’est Steve Mambou. Ce vendeur de cosmétiques dans un magasin situé au centre ville de Yaoundé « recherche une valentine vierge et désintéressée »

Quand on sait que ce profil ne court plus les rues de nos jours… On veut bien croire au miracle.


Crimes à Mimboman: les habitudes changent

Kid in the Central African Republic par hdptcar, via Flickr CC.
Kid in the Central African Republic par hdptcar, via Flickr CC.

Depuis le 26 décembre 2013, date de la découverte du premier cadavre à Mimboman, les habitants de ce quartier du 4eme arrondissement de Yaoundé ont adopté un nouveau mode de vie.

Sylvianne ne se déplace plus sans sa fillette de 6 ans. En route pour la boutique du coin ce matin, elle serre la petite main de cette dernière dans la sienne. Sa fille ne correspond pourtant pas au profil des victimes découvertes récemment, qui avaient entre 14 et 25 ans.

« Je ne voudrais pas donner l’occasion à ces assassins de me la prendre », justifie-t-elle. La mine défaite.

 

Christiane a acheté des téléphones portables à ses enfants.

« Je suis obligée. Quand je sors, j’appelle toutes les vingts minutes pour savoir s’ils vont bien », atteste cette maman poule, l’air totalement désorienté.

La nuit tombée, Les habitants de Mimboman s’enferment à double tour. Chez sa majesté Akoa, on prend la peine d’ajouter aux serrures des couvercles de marmites. Pour regagner son domicile à Don Bosco, à l’opposé de Mimboman Ecole, Valérie Tchuente appelle ses proches pour venir la récupérer au Terminus.

A l’entrée du domicile de Larissa, la deuxième victime de cette série de meurtres qui a heureusement survécu à son agression, le 9 janvier dernier, on peut lire sur une pancarte en bois  » Passage strictement interdit ». Son cousin explique

« Trop c’est trop. Nous avons mis ça pour dire à ces hors-la-loi de ne pas oser passer ici parce que si on les attrape on va les brûler », assure-t-il en colère.

S’ajoute à leurs moyens de protection, la police. Celle-ci patrouille en civil tous les soirs. Mais rien n’y fait. On continue à vivre dans la psychose en attendant, peut-être, la fin du cauchemar.


Paul Biya joue avec les mots

C’est l’impression laissée à certains camerounais par le Président de la République à l’issue de son entretien avec les journalistes hier. Il venait d’achever sa rencontre avec le président français à l’Elysée. Sur le réseau social Facebook ce jour, ces réactions.

Que retenez -vous de l’échange entre le Président de la République et les journalistes en France hier ?
Landry Gerrard Kontchou: likes this.
Bertrand Lemix: rien.
Armelle Nga: le gars est stratégique et répond à toutes les questions sans gêne on dirait qu’il s’est préparé.
Armelle Nga : C’est la politique après tout. Laissez la justice faire son travail.
Le président : Chose normale. personne n’est éternel, les camerounais m’ont voté une fois de plus chose normale

Bouba Monglo: On prépare les fiches au Président pour qu’il puisse répondre aux questions. Dire tout haut que les Camerounais sont les plus libres d’Afrique….Hmmm. Y a t-il le droit de grève? les partis politiques d’opposition peuvent-ils avoir des autorisations de manifester aussi facilement? Un sous-préfet vient d’interdire un simple débat dans un hôtel…. Et puis je ne savais qu’il a été réelu face à une vingtaine ou trentaine de candidats à la dernière élection. Stratégique sur la question de l’homosexualité  je ne pense pas. Il a semé le doute dans les esprits. Nos textes sont clairs et notre société réprouve cette pratique. Pour les médias occidentaux et les lobbies gays, c’est du pain béni..
Carolle Jolie Manga Aboula: vide de sens!
Landry Gerrard Kontchou: j’ai eu très mal après cette interview, il se vante d’avoir obtenu 80% à election présidentiel,ensuite il ose se fendre dans une analyse malheureuse en disant que les mentalités changent et certains homosexuels ont été libérés par ailleurs les Camerounais en débatent sur la question…donc il va sans doute venir ici légaliser avec cette pratique! je suis déçu et choqué!
Landry Gerrard Kontchou : et en plus il nous dit que nul n’est éternel donc qu’on attende qu’il meurt puisque 30 ans de pouvoir,il ne semble pas penser à sa sortie aux affaire…donc c’est la mort qui va l’arracher aux affaire! dommage il fait semblant de ne pas savoir que Ben Ali et Moubarack étaient tous des despotes!
Carolle Jolie Manga Aboula: c’est Vraiment du n’importe koi il joues avec les mots!
Landry Gerrard Kontchou: et ça fait comment de temps qu’il n’a pas donner une interview à un média camerounais? c’est quoi ça! il dit qu’il n’ y a pas de disparition au Cameroun donc les corps ramassés à Mimbomam….je … on va voir ça!
Carolle Jolie Manga Aboula: mdrr!
Thierry Pyké Mignon Makok popol: est un gars trop fort. il joue avec les mots .il pense être au camer il ne sais pa que Hollande a ecouté son interview dès qu’il est sorti il va voir la reaction after