Pitié ! Sortez-moi du métro
C’est peut-être le moyen de transport qui me permet de faire des économies et de me déplacer assez vite dans Paris. Mine de rien. L’emprunter me met en mode tristesse.
Au mois d’octobre dernier, j’avais déjà rédigé un article à ce propos.
Cinq mois après mon passage ici. Je me rends compte que les Parisiens n’ont pas changé et ça m’énerve. Les gars continuent à foutre en l’air l’ambiance dans le métro. Ils toisent. Ils n’ont d’ yeux que pour leur i Pad, i Pod ou encore leur feuille de chou. Je ne leur demande pas de me regarder. Les autres !
N’essayez pas de vous immiscer dans leur conversation comme les jo’o font chez nous quand tu leur fais de l’effet. Tu ignores quoi ? « Bébé met vite ton numéro ici. Je te call le soir on va prendre un pot. Vite, je descends bientôt ». Ce sont les gros yeux de major Assé que vous voulez voir ?
Ma co’o si tu veux haïr l’étranger. Stop arrête toi à Paris et cherche l’amour dans le métro. On dirait que les hommes ont peur de regarder les go’s. Sérieux. Dès que ton regard croise le sien. Le gars dévie. Il en profite pour rougir. ? Pas que je cherche. Rassurez-vous. Ça me file la maladie des Moukalas. Le stress. A eux aussi. Les femmes et leur éventail de droits. Les gars respectent. « Chérie, j’ai entendu, je tiens les sacs ». Va dire ça à nos miss soumises du Nord.
Mes co’o pas le beub beub que vous faites au pays « Donnez-moi le visa et je vous ramène un Blanc. Un vieux. Pleins de tchédé (argent). Fini la gaga. Un coup de reins. Le compte est réglé ». Ils sont plus difficiles à attraper à bord du métro que dans la rue. C’est le paysage que vous voulez voir? Il fixe.
Les Parisiens sont aussi impolis. Ne leur dites surtout pas bonjour quand vous montez dans le métro. Une seule personne sur dix vous répondra. Les seuls qu’on entend parfois sont les élèves « Cédric, Justin a largué Sonia ». On dirait des oiseaux à l’accent français. Leur rire même contagieux n’amuse qu’eux. Rarement le voisin. Trop concentré à cogiter en silence.
Il faut lire l’expression de son visage pour comprendre que ça ne va pas. J’imagine que la crise sociale qui gère son pays en ce moment ne le laisse pas indifférent.
Il est frappé par la quarantaine et doit certainement gérer son renvoi du boulot prochainement. J’ai peut-être tort, mais je parie que ça a un rapport avec sa mine défaite. Je n’ose pas lui demander. Il est trop nerveux. Il pourrait appeler la police. « Allo police, ma voisine me perturbe ». Attention, je suis en règle jusqu’au 3 mai.
La crise sociale est gravooooooooh ! Le métro est le lieu par excellence où les concernés me saoulent avec. Les trentenaires en tête « Oh ! Tu sais, je ne m’inquiète pas trop, on vire les plus âgés. En plus, je fais mon taf dans les règles ». Et puis quoi encore !
(Ma crise. J’étais née quand elle avait déjà commencé. Du coup je la gère mieux. Toujours. Papa. L’homme n’est rien sans son plan B). Stop.
Tu disais que tu détestes le métro pourquoi ?
Il y a des métros propres et d’autres pas. Ceux qui roulent en direction de Barbès-Rochechouart dans le 18e par exemple trahissent trop la communauté africaine et arabe…Sales. Iiiichhhhh ! Les sièges sont mal lunés. Avant de pé.né.trer dans l’engin, je dois avant respirer la pisse de ? Dans la station. Seigneur ! J’ai l’impression d’être dans les chiottes du ministère des Affaires sociales du camer. Infecte. Allez dire. Avant faites-moi descendre de ce métro. Pitié !
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