Otages français : Mon tourisme en danger

24 février 2013

Otages français : Mon tourisme en danger

L’enlèvement des 7 français le 19 février 2013 près de la localité de Dabanga, région de l’Extrême-Nord m’inquiète. Je ne cesse de penser à la disette qui va s’emparer de cette partie de mon économie dans les prochains jours, semaines, mois, voire années. À tort ou à raison, malgré les assurances du ministre en charge du développement de ce secteur dans mon pays. «Nous pensons que cet évènement ne remet pas fondamentalement en cause ni le caractère pacifique et hospitalier du Cameroun, ni l’extraordinaire richesse touristique de notre pays communément appelée Afrique en miniature ou l’Afrique dans un seul pays » Bello BOUBA MAIGARI à la presse vendredi dernier.

Mais pourquoi tant d’inquiétudes ?

En parcourant le net ce matin, je suis tombée sur un article d’un confrère de l’Agence France-Presse qui m’a fait prendre conscience des conséquences que ce rapt pourrait avoir sur mon économie à long terme. « On ne monte pas au nord du Cameroun maintenant », tranche d’un ton ferme une Française, Delphine SABOURAULT, de passage dans le pays où sept de ses compatriotes ont été enlevés mardi.

Reinnier KAZE poursuit dans son article publié il y a un peu plus de 22 heures: «Comme elle, un certain de nombre de touristes et d’expatriés occidentaux ne veulent plus entendre parler de l’extrême-nord du Cameroun, depuis que la famille française y a été prise en otage ».

Mon tourisme est mort ! Certains me diront pour si peu ? Oui ! Le bouche à oreille. Le kongossa (commérage) comme on dit chez moi, construit des immeubles.
Il suffit que quelques personnes demandent l’avis des expatriés rencontrés par le correspondant de l’AFP et c’est bon pour achever ce qui en reste (20°/° en 2008).
« Salut Delphine, Dis, j’aimerais me rendre dans l’extrême nord du Cameroun avec une centaine de membres de mon association le mois prochain. Qu’en penses-tu ? Delphine: « Ah ça pas question ! Si vous ne voulez pas finir comme nos compatriotes, je vous le déconseille ».
Là encore ça peut aller. Imaginez quand d’autres étrangers voudront situer le Cameroun sur une carte afin de s y rendre pour investir, saoulés par les paroles mielleuses de Paul Biya au Medef 2013. « Les perspectives n’ont jamais été aussi favorables à l’économie camerounaise, malgré un environnement international difficile, marqué par la crise. Et de ce fait, ils auront pu vous convaincre de venir surplace afin d’examiner les conditions d’une éventuelle participation à nos grands projets qui balisent notre marche vers l’émergence à l’horizon 2035. »

Ils tomberont à coup sur la région du nord classée « zone rouge ». L’avertissement du Ministère français des Affaires étrangères bien mis en évidence. « Nous vous déconseillons « formellement » de vous y rendre ». J’apprends en achevant l’article de L’AFP que « Certains touristes ont d’ores et déjà annulé leur voyage alors que d’autres hésitent ».

Dites-moi pourquoi je ne vais pas continuer à m’inquiéter ? Mon tourisme est en danger.

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